@photo Dupont-Renoux
Dans le cadre de la mise en œuvre du Contrat de rivières du Drac Isérois signé en 2018, le SYMBHI a lancé en 2020 un projet global de restauration morphologique et écologique de la Gresse aval entre les communes du Gua et de Vif. Ce projet, mis en œuvre en trois tranches de travaux, a pour but de restaurer un bon fonctionnement global du cours d’eau.
A partir du hameau d’Essart-Garin, la Gresse s’écoulant dans sa plaine alluviale sur 13 km, a fait l’objet de travaux de curage, de rectification et d’endiguement depuis le 19ième siècle.
En période de crue, ce contexte induit de fortes contraintes hydrauliques sur les ouvrages de protection contre les inondations et sur le lit de la rivière, favorisant l’apparition de phénomènes d’incision (enfoncement du lit) et de pavage du fond du lit (stabilisation du fond du lit dû à une couche de matériaux grossiers). La divagation du cours d’eau étant limitée, les annexes alluviales (zones humides, bras secondaires…) se retrouvent déconnectées.
Actuellement, l’état des ouvrages ainsi que la qualité écologique des habitats aquatiques sont fortement altérés.
Un projet de restauration hydromorphologique et écologique a donc été lancé sur 5 sites différents avec pour objectif la prévention des risques d’inondation, d’érosion et le rétablissement d’un meilleur fonctionnement hydromorphologique de la Gresse Aval.
Une première tranche de travaux en 2021 :
EN 2021, une première tranche de travaux a été lancée sur les sites amont G1 et G2 sur les communes du Gua et de Saint-Martin-de-la-Cluze. Les travaux de restauration ont permis l’ouverture de bras secondaires en rive droite et la suppression de merlons permettant l’étalement de la lame d’eau lors des crues (rive gauche moins sollicitée) ce qui favorisera à plus long terme la reconnexion des terrasses alluviales aujourd’hui perchées.
La suppression d’une ancienne conduite Vicat (alimentation en eau des usines VICATS de Vif jusque dans les années 90) affleurante dans le lit de la Gresse et jugée problématique pour le bon écoulement des eaux et pour la faune piscicole a également été réalisée.
Les opérations réalisées sur ces deux secteurs poursuivent ainsi un double objectif de restauration des milieux aquatiques et de prévention des inondations en permettant de :
- redonner une possibilité de divagation latérale de la Gresse en rive droite (amélioration du fonctionnement hydrologique et morpho-dynamique)
- diminuer le risque d’érosion et d’inondation au droit des enjeux identifiés (centre équestre et ancienne décharge)
- restaurer les habitats aquatiques et les milieux terrestres
Les travaux réalisés en 2022 :
Sur le secteur aval (G5) situé sur la commune de Vif, les travaux réalisés porte sur un linéaire d’environ 1 km.
Ces travaux ont permis l’effacement d’une digue sur 250 mètres linéaires où aucun enjeu ne la justifiait (friches, parcours de santé), et la reconnexion de terrasses alluviales sur 800m en élargissant le lit actif du cours d’eau.
Ces derniers travaux permettront des dépôts sédimentaires contribuant à rehausser le fond du lit et donc à reconnecter les milieux annexes avec la nappe.
De plus, ils devraient permettre aux cours d’eau de se réapproprier une largeur de lit supplémentaire permettant la mise en place d’une sinuosité et donc d’une mosaïque de milieux plus intéressante.
L’opération poursuit ainsi un double objectif de restauration des milieux aquatiques et de prévention des inondations en permettant de :
- redonner une possibilité de divagation latérale en rive gauche (amélioration du fonctionnement morphodynamique et écologique) et favoriser un nouveau tracé plus sinueux (retour à une pente d’équilibre, réduction du phénomène d’incision),
- diminuer par ce fait les risques d’inondation vers la rive droite (moins de contraintes exercées sur la rive droite) et restauration d’un champ d’expansion des crues,
- contribuer à améliorer la fonctionnalité du corridor écologique d’importance régionale,
- restaurer les habitats aquatiques et les milieux terrestres en permettant la divagation sur l’ensemble de son lit mineur non-urbanisé et en mettant en place des aménagements de diversification piscicole et de génie végétal.
- restauration d’une zone de régulation du transport solide et des flottants en amont d’un point central d’étranglement stratégique situé au niveau du point de franchissement que constitue le pont de la RD 1075.
Les travaux à venir en 2024 :
Une dernière tranche de travaux est en cours de lancement sur le secteur situé à l’aval du double pont des Saillants du Gua. Comme pour les premières tranches du projet, ces travaux ont pour objectif de supprimer des contraintes latérales en rive droite sur des secteurs sans enjeu avec la création de bras secondaire. L’objectif de cette dernière tranche sera également la restauration d’un espace de bon fonctionnement du cours d’eau pour améliorer son fonctionnement morphologique et écologique sur des secteurs historiquement contraints.
Financement du projet
- 900 000 euros HT : enveloppe du projet global
- 600 000 euros : subvention de l’Union européenne dans le cadre du plan France Relance (gestion des fonds par l’agence de l’eau)
- 120 000 euros : subvention Département de l’Isère dans le cadre des aides GEMAPI
- 180 000 euros : reste à charge pour le SYMBHI (financé entièrement par la taxe GEMAPI de Grenoble Alpes Métropole)