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Améliorer la gestion des ressources hydriques : observatoire des débits en étiage dans le Sud Grésivaudan

25 Avr 2024 | UT Sud Grésivaudan

Depuis 2015, un observatoire des débits en étiage a vu le jour dans le Sud Grésivaudan. Cette initiative vise à mieux comprendre le fonctionnement des cours d’eau pendant les périodes de basses-eaux, mais également à améliorer la gestion des ressources hydriques locales.

Une réponse aux enjeux environnementaux

Face aux défis posés par le changement climatique et les besoins croissants en eau, la mise en place de cet observatoire s’avère être une démarche essentielle. En effet, les baisses des débits en périodes d’étiage (période de basses eaux généralement de juin à septembre), sont de plus en plus marquées et posent des défis majeurs en termes de préservation de la biodiversité et d’approvisionnement en eau pour l’ensemble des usages (notamment eau potable et agriculture sur le territoire Sud Grésivaudan).

Ruisseau du Merdaret (à Chatte)

Objectifs et méthodologie

L’objectif principal de cet observatoire est d’améliorer la connaissance des débits des cours d’eau pendant les périodes d’étiage. Pour ce faire, un suivi régulier est effectué selon un protocole de jaugeage rigoureux.

Ce protocole de jaugeage consiste en la mesure du débit des cours d’eau à différents points stratégiques, à des intervalles réguliers, pendant les périodes de basses-eaux. Ces mesures permettent de constituer une base de données sur les débits en étiage, offrant ainsi une meilleure compréhension du fonctionnement hydrologique des cours d’eau dans la région.

Le contexte du Sud Grésivaudan

Dans le Sud Grésivaudan, les cours d’eau ont un régime pluvial, avec des étiages estivaux marqués entre juillet et septembre. Certaines rivières, comme la Cumane ou le Merdaret, ont une tendance naturelle à l’infiltration, qui peut être exacerbée par les usages anthropiques. En période de forte chaleur et de déficit pluviométrique, la préfecture de l’Isère peut être amenée à prendre des arrêtés sécheresse. Selon le niveau d’alerte, des restrictions sur l’usage de l’eau doivent être appliquées par les différents usagers de l’eau (particulier, collectivité, agriculteurs, industrie…) pour assurer le maintien de la vie aquatique et un partage de l’eau.

L’observatoire suit 8 bassins versants affluents de l’Isère représentant 28 stations de mesures ponctuelles, complété par un observatoire visuel des assecs. Environ 10 campagnes sont menées par an depuis 2015.

Carte des points de mesure

 

Le bilan 2023 et les prévisions 2024

Au début du printemps 2023, les débits des cours d’eau étaient très bas à cause d’une sécheresse hivernale à l’échelle nationale. Dans des zones sensibles comme la Cumane et le Merdaret, les débits observés à cette période étaient aussi bas qu’en été. Par la suite, les pluies ont été dans la moyenne voire excédentaires, malgré deux canicules en été. Comparé aux années précédentes, 2023 a été une année moyenne en termes de débit. Contrairement à 2022, où la sécheresse a été nettement plus importante, en 2023 les cours d’eau ont séché plus tard et moins longtemps, avec une réduction moyenne de 3 à 5 semaines. 

Ruisseau du Combe Messin (à Chevrières)

Les précipitations de cet automne et hiver ont été favorables à la recharge des nappes. Pour 2024, la période de recharge – période pendant laquelle l’eau de pluie permet une recharge des nappes, généralement de novembre à mars – a été favorable, avec un automne humide et un hiver dans la normale. En ce début de printemps les débits des cours d’eau sont bons. Les niveaux de la nappe de la Molasse restent cependant relativement bas depuis 2017, en cause : les recharges hivernales insuffisantes qui se sont succédé et une nappe souterraine profonde qui réagit lentement aux précipitations.

Le SYMBHI renouvellera d’ici l’été la campagne de mesure 2024, selon l’évolution de la météo. N’hésitez pas à prendre contact avec Violaine Pascal, technicienne de rivière pour en savoir plus.