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Excavation d’une ancienne décharge aux Echauds à Lavaldens : entre restauration hydromorphologique et enjeux environnementaux

3 Jan 2024 | UT Drac

Le cours de la rivière Roizonne, au niveau du pont des Echauds dans la commune de Lavaldens, a fait l’objet de travaux en 2018 portés par le SYMBHI. Ce projet visait à restituer un bon fonctionnement hydraulique en vue de faciliter la divagation du cours d’eau. Mais ce projet de restauration hydromorphologique doit s’accompagner aujourd’hui d’un nouveau défi environnemental, avec la mise à jour d’une ancienne décharge municipale, qui va être excavée dès janvier 2024.

En 2018, le SYMBHI est intervenu aux Echauds, sur la commune de Lavaldens, afin de rétablir un espace de bon fonctionnement sur la Roizonne (l’espace nécessaire à un cours d’eau pour assurer l’ensemble de ses fonctions naturelles). La rivière était confinée entre la route sur la rive gauche et des épis et enrochements sur la rive droite. L’incision du lit avait créé un obstacle au passage des poissons au niveau du seuil du pont, et le tronçon ne permettait pas le dépôt des matériaux en provenance de l’amont, provoquant des problèmes d’engravement* à l’aval.

* L’engravement est un processus qui entraîne une accumulation de matériaux, tels que du sable, du gravier ou d’autres débris, qui conduit à l’élévation du lit de la rivière. Cela peut modifier le cours de la rivière, augmenter le risque d’inondation et affecter les écosystèmes environnants.

 

La Roizonne, vue depuis le pont des Echauds vers l’aval – A gauche en octobre 2018, à droite après les travaux en 2019

 

 

Un chantier en deux temps

Un premier chantier de restauration hydromorphologique lancé par la SYMBHI a permis d’élargir le lit de la rivière, en enlevant les épis et enrochements de la rive droite. Les travaux ont permis la divagation du cours d’eau, et ainsi réduit la pente et favorisé le dépôt des matériaux.

Cependant, malgré les bénéfices apportés par ces travaux, une nouvelle problématique est apparue : l’érosion de la rive droite a conduit à la mise à jour d’une ancienne décharge municipale enfouie. Lors des crues, des déchets ont été emportés par le cours d’eau et dispersés dans la Roizonne. Face à cet enjeu environnemental majeur, une intervention urgente a été menée en octobre 2021 pour limiter la propagation des déchets.

Novembre 2023 : Depuis les travaux de 2018, le lit s’est élargi, la Roizonne divague plus largement et la pente du fond du lit à diminué. Le lit s’est ré-engraissé. Le tronçon permet le dépôt d’une partie des matériaux provenant de l’amont.

 

Vers une résolution durable : le lancement de l’excavation de la décharge ancienne

Malgré les efforts, des poches de déchets sont toujours présentes et risquent d’être emportées lors de chaque crue. Par conséquent, il a été décidé de lancer un projet d’excavation des déchets de l’ancienne décharge.

Des investigations géophysiques menées par l’Université de Grenoble ont permis de localiser ces poches de déchets et d’estimer leur volume. Le marché de maîtrise d’œuvre a été confié à l’entreprise Ameten, spécialiste en matière de gestion et traitement des déchets.

Dans le cadre de ce projet, plusieurs étapes ont été planifiées :

  • Excaver les poches de déchets de l’ancienne décharge.
  • Trier mécaniquement et manuellement les déchets, les stocker sur site puis les évacuer vers une filière adaptée.
  • Trier mécaniquement les déchets mélangés aux sols par criblage.
  • Stocker et analyser les terres. Les terres inertes, c’est-à-dire qui ne présentent pas de trace ni risque de pollution, tant pour l’environnement que pour la santé, sont réutilisées pour le remblaiement du fond des poches. Les terres non inertes sont évacuées vers une filière agréée.
  • Remblayer la zone excavée.

 

L’entreprise Eiffage Gauthey a été mandatée pour l’exécution de ces travaux, qui seront réalisés sur la plateforme des Echauds, au niveau de l’ancienne décharge.

Les travaux devraient commencer en janvier 2024 et ce, pour une durée de 2-3 mois.

Ce projet, d’un coût total de 190 000 € HT, est financé par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (50%), le Fond Vert (30%), le fond EDF administré par la Commission Locale de l’Eau (10%) et la Communauté de Communes de la Matheysine (10%).

Ces travaux, complémentaires à ceux de 2018, sont significatifs car ils anticipent sur de futurs problèmes environnementaux. Par ailleurs, ces travaux sont réalisés en dehors du lit de la rivière, ils n’auront donc pas d’impact écologique sur les habitats de la rivière.