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Projet de restauration hydromorphologique de la Morge entre Voiron et Saint Jean de Moirans

20 Mar 2024 | UT Voironnais

Le bassin versant “Paladru-Fure-Morge-Olon” témoigne d’une longue histoire d’aménagement humain. Les cours d’eau ont été modifiés de manière considérable, initialement pour répondre à la demande industrielle — que cela concerne les papeteries, les aciéries, ou la production d’hydroélectricité — ainsi que pour s’adapter à l’expansion de l’urbanisation. Ces changements provoqués par l’homme, souvent vieux de plusieurs siècles, ont non seulement entravé la dynamique naturelle des rivières mais ont aussi augmenté les risques d’inondations.

Après (à gauche) et avant les travaux (à droite)

 

À Voiron, la Morge illustre parfaitement ces dysfonctionnements en raison de divers enjeux écologiques, hydromorphologiques, et hydrauliques. Le contrat de rivières “Paladru-Fure-Morge-Olon”, validé le 7 avril 2017 et signé le 1er décembre de la même année, offre un cadre pour adresser ces problématiques au travers de différentes actions prioritaires de restauration fonctionnelle des cours d’eau. Ainsi, un tronçon de près de 200m au niveau de la Patinière a fait l’objet d’un projet de restauration.

Le projet actuel poursuit plusieurs buts :

  •  Sur le plan écologique et hydromorphologique : recréer des espaces pour la rivière et une diversité d’écoulements, tout en gérant les risques d’inondation et en améliorant les habitats naturels.
  •  Sur le plan hydraulique : réduire, au minimum, les risques d’inondation pour les zones habitées.
  •  Sur le plan réglementaire : atteindre un bon état de la masse d’eau suivant la directive du SDAGE Rhône-Méditerranée et de la SLGRI du Voironnais.
  •  Sur le plan paysager et social : embellir l’environnement naturel de la Morge et renforcer son intégration dans le tissu urbain de Moirans et Saint-Jean-de-Moirans.

Les travaux

Description du projet de redynamisation

Le cœur du projet repose sur la création d’un nouveau lit pour la Morge en rive gauche du tracé actuel, permettant ainsi à la rivière de retrouver son espace naturel, contraint jusqu’à présent par des constructions en rive droite.

Ce nouvel agencement permettra :

  • La création d’une végétation riche et étendue des deux côtés de la rivière.
  • Le rétablissement de la continuité écologique et sédimentaire sur près de 260m avec la suppression de 2 seuils sans usage.
  • Le retour d’une mosaïque d’habitat diversifié et du processus d’autoépuration de l’eau
  • La réduction de l’aléa inondation

Cette restauration écologique intègre :

  • La conservation maximale de la végétation en place
  • La construction du nouveau chenal sans affecter la végétation existante.
  • L’utilisation de matériaux excédentaires pour combler l’ancien lit de la rivière.
  • La protection de la biodiversité
  • La suppression des protections de berges ne protégeant pas d’enjeux humains
  • L’usage de techniques de génie végétal pour stabiliser les berges.
  • La replantation à l’aide d’espèces locales et la mise en place de mesures contre les plantes invasives, telles que La renouée du Japon.

Le projet prévoit des mesures d’atténuation pendant la phase de chantier à préserver la qualité de l’eau et à minimiser les impacts sur la faune aquatique en limitant le départ de matière en suspension dans la rivière. Les travaux s’effectueront en dehors des périodes sensibles pour la reproduction de la faune, et des dispositifs seront mis en place pour éviter la pollution des eaux souterraines. Une pêche de sauvetage sera réalisée avant la mise en eau du nouveau lit afin de sauvegarder les populations vivant dans l’ancien tronçon.

Calendrier prévisionnel et estimatif des coûts

Les travaux sont réalisés par le groupement BLANC/CHEVAL TP pour les terrassements et ARBRE HAIE FORET pour le génie végétal et les plantations. Le coût total s’élève à 184 220,69€ HT financé à 50% par l’Agence de l’Eau RMC et 30% par le Département de l’Isère.