Projet de restauration hydromorphologique et écologique sur la Gresse aval : lancement de la dernière tranche de travaux
Le projet de restauration hydromorphologique et écologique de la Gresse aval est mené par le SYMBHI dans le cadre du Contrat de rivières du Drac Isérois signé en 2018. Le projet, découpé en trois tranches de travaux, vise à améliorer le fonctionnement global du cours d’eau. Présentation de la dernière tranche des travaux.
Retour sur les tranches 1 et 2
La première tranche de travaux a été réalisée en 2021 sur les sites amont, permettant l’ouverture de bras secondaires, la suppression de merlons dans un objectif de restauration des milieux aquatiques et de réduction des inondations.
En 2022, la deuxième tranche de travaux s’est achevée sur le secteur aval à Vif : ils ont conduit à l’effacement d’une digue, la reconnexion de terrasses alluviales, et la création de sinuosités pour restaurer les habitats aquatiques, prévenir les inondations, et favoriser la diversité des milieux.
Détails des travaux de la tranche 1 et de la tranche 2
Zoom sur la tranche 3 : le projet
Le constat –la situation initiale
Depuis les années 1950, la bande active de la Gresse s’est considérablement réduite. Le style en tresses a laissé la place à un chenal unique rectiligne comme le montre la figure suivante.
Une dernière tranche de travaux est en cours de lancement sur le secteur situé à l’aval du double pont des Saillants du Gua. : Elle se compose de plusieurs actions :
- Arasement de merlons non essentiels : on enlève certaines merlons, construits par l’homme mais qui ne sont plus nécessaires aujourd’hui. Cela donne à la rivière plus d’espace pour s’étaler naturellement et s’élargir
- Déboisement et travail sur les terrasses alluviales : pour comprendre comment les terrasses alluviales se forment, imaginez une rivière qui, pendant des périodes de haut débit, comme lors des crues, déborde de son lit principal et dépose des sédiments sur les rives. Avec le temps, des couches de ces matériaux s’accumulent et, à mesure que la rivière creuse son lit plus profondément ou déplace son cours, ces dépôts deviennent des plateformes élevées le long des rives, que l’on appelle terrasses alluviales. Les travaux vont consister à déboiser ces terrasses et à gratter superficiellement le sol pour que les zones qui étaient stabilisées par la végétation puissent à nouveau être façonnées par la rivière, comme elles l’étaient par le passé.
- Création d’un chenal secondaire : On recrée un petit canal supplémentaire à partir du cours principal de la rivière. Ce canal existait avant le corsetage de la rivière par l’homme (on le distingue sur la photo d’après-guerre ci-dessus). Cela permet de diversifier les habitats aquatiques et l’espace où l’eau peut s’écouler ; cela aidera à maintenir les zones de sédiments actives, surtout lors d’inondations, ce qui est crucial pour un écosystème dynamique.
- Gestion intelligente des sédiments : On déplace les sédiments qui se trouvent au fond de la rivière pour qu’ils puissent à nouveau être emportés par le courant. Cela permet de remplir certaines zones érodées à proximité d’endroits importants qu’on souhaite protéger.
Ce projet de Restauration de l’Espace de Bon Fonctionnement de la Gresse se présente comme une initiative de redynamisation des mécanismes naturels de la rivière et de ses abords.
Le planning de réalisation
2023 : Etudes préalables : montage du dossier projet, passage d’écologues …
2024 : réalisation des travaux en 2 phases :
- Février-mars : déboisement de la zone de travaux, en période favorable pour protéger la biodiversité (hors période de nidification des oiseaux)
- Été 2024 : terrassementet aménagements en période favorable pour protéger la biodiversité aquatique (hors période de fraie des poissons)
Partenaires et financeurs du projet
Dans le cadre de ce projet, les partenaires principaux sont Grenoble Alpes Métropole et les propriétaires riverains. Il est essentiel de souligner que les riverains ne sont pas sollicités pour une participation financière. Au contraire, une convention est établie avec eux afin d’obtenir leur autorisation pour la réalisation des travaux sur leurs terrains. Cette approche vise à garantir une collaboration efficace et respectueuse entre toutes les parties impliquées, tout en assurant une mise en œuvre fluide du projet.
Le projet global (pour les 3 tranches) bénéficiera d’une enveloppe de 900 000 euros hors taxes, comprenant une subvention de 600 000 euros de l’Etat dans le cadre du plan France Relance géré par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, une subvention de 120 000 euros du Département de l’Isère pour les aides Gestion de l’Eau et des Milieux Aquatiques (GEMAPI), et un reste à charge de 180 000 euros pour le SYMBHI, entièrement financé par la taxe GEMAPI de Grenoble Alpes Métropole.