Le Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère (SYMBHI), détenant la compétence GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) sur la moitié Sud de l’Isère, est ravi d’annoncer la finalisation des études relatives au projet d’aménagement intégré du torrent du Craponoz situé à la frontière des communes de Crolles & Bernin. Réunion publique pour présenter le projet : lundi 10 mars à 18h00.
Le Craponoz, ses enjeux et son bassin versant @Isere Aménagement
Les crues des rivières impactent fortement les territoires. Celui de la vallée de l’Isère en Grésivaudan, avec la multitude de torrents qui la traversent n’est pas épargné. C’est dans le cadre de la première phase du Programme d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI) qui concerne spécifiquement ce secteur, que le SYMBHI travaille à l’élaboration d’un schéma d’aménagement intégré du torrent du Craponoz.
Recouvrant la frontière entre les communes de Crolles et de Bernin, ce bassin versant abrite de nombreuses zones résidentielles, d’activités industrielles et artisanales, ainsi que diverses infrastructures, qui sont exposées à un risque élevé d’inondation.
Ce projet d’aménagement, défini au stade d’avant-projet vise à atténuer ces risques en travaillant selon trois objectifs principaux :
- La protection des personnes et des biens contre les crues torrentielles du Craponoz
- La restauration des milieux aquatiques
- La valorisation des usages en lien avec les cours d’eau
Quels aménagements pour le réduire le risque d’inondations ?
Les aménagements prévus sur le torrent du Craponoz visent à protéger les personnes et les biens jusqu’à une crue d’occurrence cinquantennale (Q50), qui sont des phénomènes d’une ampleur telle qu’ils n’ont statistiquement lieu qu’une fois tous les 50 ans, mais ont une chance sur 50 d’arriver chaque année.
Sur la carte ci-contre, voici les différents secteurs concernés par le scénario d’avant-projet dont la version finale sera présentée aux habitants le 10 mars prochain à Crolles, à l’issue de la phase de concertation lancée depuis novembre 2023.
Secteur 1 – Aménagement d’une plage de dépôt et d’un piège à embâcles : Cette opération consiste à créer une zone où les sédiments et débris transportés par le cours d’eau pour les crues exceptionnelles peuvent être déposés de manière contrôlée. Cela empêche l’accumulation d’embâcles (arbres morts ..) et de cailloux au niveau des secteurs urbanisés qui pourraient obstruer le cours d’eau, et entrainer des risques d’inondations. Un confortement des ouvrages type seuils et protection de berges, situés en aval direct de la plage de dépôt sera également mis en œuvre afin d’assurer leur pérennité.
Secteurs 2 et 3 – Mise au gabarit et restauration du lit et reprises du pont de la RD1090 et du pont du Plâtre : La mise au gabarit du lit du torrent va impliquer des travaux d’approfondissement et d’élargissement du lit et /ou de confortement pour garantir le bon écoulement de l’eau en crue cinquantennale. Pour ce qui est des ponts il s’agit de travaux de reprise totale pour renforcer leurs fondations, prévenir les affaissements et proposer un nouveau dimensionnement qui garantisse le transit des crues de projet. Des plantations seront mises en place sur le parement des berges remaniées et en haut de berge selon l’espace disponible, pour recréer un corridor boisé le long du torrent.
Secteur 4 – Déperchement partiel et restauration du lit : Le déperchement du lit est une technique qui consiste à abaisser le niveau du fond d’un cours d’eau endigué afin de limiter la sollicitation de l’ouvrage en crue. La nouvelle configuration du lit facilite ainsi le déplacement des espèces, notamment celles liées aux milieux aquatiques. Les travaux permettront également de garantir un habitat de qualité pour cette faune aquatique. La digue rive gauche sera confortée avec des techniques permettant d’optimiser le maintien du corridor boisé en place et de conserver le parcours sportif.
Secteur 5 – Réhausse des digues sur le bassin écrêteur de Bois Gramont et restauration des milieux aquatiques : L’augmentation de la hauteur des digues du bassin permet de réceptionner et de stocker un plus grand volume d’eau lors des fortes pluies. Ainsi ce volume se déverse plus progressivement dans le canal de Bresson situé plus en aval, et dont la configuration n’est pas propice à contenir une trop grande quantité d’eau d’un coup. La mise en place d’un ouvrage de contrôle en amont de la confluence avec le canal de Bresson permettra de maîtriser la restitution de l’eau dans ce canal.
Par ailleurs, ce secteur est le siège de mesures environnementales telles que la réalimentation de la zone humide du Bois Gramont aujourd’hui dégradée et la renaturation du lut du Craponoz en amont de la confluence avec le canal (passe à poissons, méandrement du lit).
Des enjeux environnementaux forts et l’opportunité de restaurer le corridor écologique et de valoriser les modes doux
Le schéma d’aménagement intégré du torrent du Craponoz comporte des enjeux environnementaux majeurs qu’il convient de préserver et d’améliorer. Il y a d’abord la nécessité de protéger les espèces protégées et leurs habitats qui se trouvent dans la zone. En particulier, leur préservation est dépendante du long corridor boisé en bordure du Craponoz, ralliant la Chartreuse aux forêts alluviales de l’Isère, qui pourra être mis à mal dans la phase travaux. Ce dernier sera restauré dans le cadre des travaux par la mise en place de plantations adaptées sur un linéaire continu et épais dès lors que l’espace disponible le permettra. Par ailleurs, un corridor boisé transversal sera créé sur la commune de Crolles permettant à terme de connecter le torrent du Craponoz avec le torrent de Crolles.
Le torrent est aujourd’hui soumis à une contrainte latérale très forte (lit perché et digues), limitant ainsi le développement d’habitats aquatiques riches et diversifiés et le déplacement des espèces au sein de son lit mineur. La restauration du lit du Craponoz consiste à diversifier les écoulements et faire reméandrer le lit d’étiage (basses eaux) par la création de banquettes végétalisées.
L’entretien du lit par le SYMBHI permettra après travaux de pérenniser les milieux restaurés et de lutter contre la présence d’espèces exotiques envahissantes, tout en respectant l’intégrité du paysage et des écosystèmes locaux.
Les aménagements chercheront à valoriser les modes doux aux abords du torrent, à faire profiter les usagers de sa naturalité et de sa fraicheur l’été, véritable poumon vert de la zone urbanisée.
Budget et financeur
Les budgets prévisionnels pour ce projet sont estimés à 11 millions €
Le Symbhi bénéficie pour ces études et travaux de financements de partenaires tels que l’Etat. La part SYMBHI est intégralement financée la Communauté de Communes le Grésivaudan.
Le PAPI (Programme d’Action et de Prévention des Inondations) sur le territoire des affluents de l’Isère en quelques points clés
43 communes de la Communauté de Communes Le Grésivaudan ainsi que 4 communes du territoire de Grenoble Alpes Métropole afin d’intégrer la totalité des bassins versants du Sonnant d’Uriage et du Doménon sont concernées.
- Une trentaine de torrents structurants, et plus de 700 km de linéaire de cours d’eau ;
- 10 bassins versants concernées par des étude de schémas d’aménagements intégrés dans le cadre de la programmation, dont 2 au stade Avant-Projet ;
- Un plan de gestion de la végétation sur un linéaire ciblé (90 km) pour participer à la prévention du risque d’inondation et à la restauration des boisements en berge