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Travaux de gestion de la végétation Quai Jongkind : concilier sécurité, nature et paysage

10 Oct 2025 | Gestion des ouvrages

Dans les prochains mois, des travaux sur la végétation vont être menés sur le quai Jongkind, en bordure de l’Isère. L’objectif ? Concilier sécurité des riverains et préservation du paysage et de la biodiversité. Le SYMBHI, en tant que gestionnaire des digues de l’Isère, vous apporte ici quelques précisions. 

Une responsabilité : protéger les habitants et les digues

 Le SYMBHI (Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère) est depuis 2021 responsable de l’entretien et de la surveillance des digues grenobloises, en particulier au droit du quai Jongkind. Il est également gestionnaire du lit de la rivière Isère, transféré par l’État en 2022.

Son engagement : garantir un niveau de protection contre les inondations d’une crue bicentennale (qui se produit en moyenne 1 fois tous les 200 ans). Cette responsabilité s’accompagne d’une obligation juridique de surveillance et d’entretien. Cela concerne autant la digue que les arbres qui y poussent. 

Un plan de gestion qui encadre les interventions

Dans le cadre de la gestion des digues et des berges, le SYMBHI a lancé un Plan de Gestion de la Végétation sur l’ensemble du système de protection contre les crues allant de Pontcharra à Grenoble. Ce plan, élaboré en 2024 par un bureau d’études spécialisé, concilie sûreté des ouvrages et préservation de l’environnement. D’une durée de 10 ans, il prévoit l’abattage d’arbres le long de l’Isère. 

Ces interventions s’expliquent par plusieurs facteurs : 

  • Certains arbres malades, morts ou penchés, représentent un risque pour les promeneurs et les bâtiments riverains. On rappelle à ce titre, qu’un très gros peuplier a été déraciné le 10 décembre 2018 lors d’un coup de vent, éventrant une façade d’immeuble du quai Jongkind.

 Basculement d’un peuplier le 10 décembre 2018 Quai Jongkind 

  • Les arbres peuvent fragiliser les digues, en raison de leurs racines qui, si elles pourrissent, peuvent être vecteurs de circulations d’eau et de matériaux au travers de la digue. Les chutes d’arbres lors de coups de vent peuvent également déstabiliser les digues en arrachant un volume important de terre. Enfin, si les arbres sont trop proches de l’ouvrage, les racines peuvent créer des désordres sur des ouvrages rigides (fondation de mur, protections du parement en pierres maçonnées).

    Quelques illustrations de désordres causés par la végétation ligneuse poussant sur ou à proximité des digues.
(A) arbre déraciné lors d’un coup de vent et ayant arraché un volume important du remblai de la digue.
(B) : Arbre sec à proximité du mur digue du quai Jongkind présentant un risque pour les tiers et dont les racines peuvent générer des désordres sur le mur.
(C) : déstructuration du perré causée par les racines d’un Paulownia. Voie Corato, Grenoble.
(D) : fissuration du mur digue liée au système racinaire des arbres à proximité. Rive droite de l’Isère en amont du pont de Domène.

Les premières opérations de gestion de la végétation débutent à l’automne-hiver 2025-2026 en ciblant les arbres identifiés à risques pour les tiers (soit 16 arbres). Dans la traversée Grenobloise, elles concernent notamment le quai Jongkind, lieu très apprécié des riverains et des promeneurs.

  « Notre rôle est de garantir la sécurité de tous, sans pour autant sacrifier la nature. Nous conservons autant que possible les arbres sains et beaux, et nous en replanterons. Mais sur une digue urbaine, certaines coupes sont malheureusement indispensables. »
— Fabien MULYK, Président du SYMBHI. 

Une démarche concertée avec les partenaires… et les habitants

Le plan de gestion n’a pas été défini seul. Le SYMBHI a travaillé en collaboration étroite avec l’ensemble de ses partenaires. A Grenoble les responsables de l’union de quartier de l’Île Verte ont par ailleurs été conviés à deux réunions : une en amont, pour partager les enjeux ; puis une après finalisation du plan, avec présentation en salle, marquage des arbres concernés et explications sur le terrain. 

Une nature toujours présente 

Le SYMBHI a fait le choix d’une approche raisonnée dans l’optique de préserver la biodiversité. Un inventaire écologique préalable aux interventions sera réalisé afin de prendre en compte au mieux les enjeux environnementaux et de les préserver.

Sur le quai, le projet prévoit aussi de nouvelles plantations ou la mise en défens de jeunes arbres d’avenir.  

Le calendrier des opérations sur le quai Jongkind 

  • Octobre 2025 : première opération visant à supprimer les arbres identifiés à risque pour les tiers.
  • Automne-hiver 2026 : interventions sur les arbres identifiés à risque pour la digue
  • Et les années suivantes : poursuite des opérations prévues au plan de gestion avec notamment des coupes d’éclaircie dans les plantations réalisées au début des années 2000 (entre le club d’aviron et le pont de Chartreuse) et des coupes ponctuelles si des risques sont identifiés.

📌 Les travaux seront réalisés par des entreprises locales spécialisées dans la gestion écologique des milieux (Grésivaudan Nature & Noyer Vert).