Romanche Oisans

Romanche Oisans

La problématique de l’inondabilité de la plaine de l’Oisans a fait l’objet de nombreuses études et réflexions par le SYMBHI, depuis plus de 10 ans. En effet, le risque inondation y est particulièrement important, du fait de la présence d’habitations et d’équipements à proximité immédiate des digues, et de la vétusté des ouvrages de protection.

La prise en compte du risque inondation sur la plaine de l’Oisans faisait initialement partie intégrante de l’opération Romanche, initiée par le SYMBHI en 2006, qui visait à réaliser un projet d’aménagement intégré de rivière fondé sur la prévention des inondations, sur la Romanche entre la plaine de l’Oisans et la confluence Drac/Romanche. Mais en 2009, le dossier Romanche Oisans a été retiré de l’opération globale sur la Romanche, du fait d’un refus du projet par le territoire lors de la phase de concertation.

Les réflexions se sont poursuivies sur la plaine de l’Oisans, afin de parvenir à l’élaboration d’un scénario de protection contre les inondations qui fasse consensus.

Pour autant, jusqu’en 2019, ces réflexions n’étaient pas intégrées dans le cadre d’un Programme d’Actions et de Prévention des Inondations (PAPI), alors que c’est désormais une démarche incontournable dans la mise en œuvre d’un projet global de prévention et de protection contre les inondations.

Le SYMBHI s’est donc engagé en 2019 dans le portage et la mise œuvre d’une démarche globale de PAPI sur la Romanche, qui va notamment permettre de traiter la problématique de l’inondabilité de la plaine de l’Oisans. On ne parle alors plus de l’opération « Romanche Oisans », mais du « PAPI Romanche ».

 

Plan de situation de la plaine de l’Oisans

 

 

contexte

La Romanche est un torrent de 78 km de longueur qui prend sa source dans le massif des Ecrins, au glacier de la Plate des Agneaux. Sur la partie amont de son bassin versant, après un parcours d’une trentaine de kilomètres, elle débouche dans la plaine de l’Oisans, où elle conflue avec le torrent du Vénéon. A cet endroit, la vallée s’élargit et la Romanche présente sur tout le cours de la plaine un lit avec une faible pente.

Plusieurs bourgs sont établis dans la plaine de l’Oisans, sur les communes du Bourg d’Oisans et d’Allemont, avec de nombreux enjeux : urbains, économiques; de transports, touristiques, agricoles, environnementaux, paysagers

Ces enjeux sont exposés à des aléas naturels multiples, liés à la proximité des versants montagneux : aléa éboulements, aléa glissements de terrain, aléa avalanches, aléa torrentiel, et liés à la proximité du cours d’eau en fond de vallée : aléa inondation de la Romanche.

A ce titre, l’Etat a prescrit en 2009 un Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRn) visant à afficher de manière précise les risques naturels présents sur la plaine de l’Oisans.

L’aléa inondation a fait l’objet d’études particulières, portées par l’Etat, qui ont conduit à la production en octobre 2014 des cartes d’aléa inondation actuellement en vigueur sur la plaine.

 Du fait de la configuration de la plaine et des très faibles pentes, la majeure partie de la plaine est située en zone inondable.

 

Le Bourg d’Oisans inondé lors d’une crue de la Romanche en 1928

 

On retiendra que les hypothèses hydrologiques en crue centennale sur la plaine de l’Oisans sont fixées et arrêtées à :

  • Débit centennal en entrée de plaine = 560 m3/s
  • Débit centennal en sortie de plaine = 535 m3/s

 Toutes les études hydrauliques le confirment : le phénomène d’inondation de la plaine de l’Oisans est complexe, du fait de la présence de nombreux cours d’eau avec des confluences multiples et des variations de pentes, engendrant des problèmes de refoulement de la Romanche dans ses affluents, de gestion du transport solide, …. De par sa faible pente, la plaine de l’Oisans joue à l’état naturel le rôle d’une vaste zone d’expansion des crues.

 Par ailleurs, la plaine de l’Oisans est historiquement endiguée, avec d’importants travaux d’endiguement et de drainage de la plaine qui ont démarré dès le 18ème siècle. La Romanche, en particulier, est encadrée par de nombreuses digues, qui sont aujourd’hui vieillissantes et peuvent présenter des points de faiblesse.

 Or, de nombreux enjeux (bâtiments, équipements, voiries, entreprises, …) sont situés à proximité immédiate des digues.

 

 Vue aérienne de la Romanche et du centre du Bourg d’Oisans

 

Le risque inondation est donc particulièrement fort sur la plaine de l’Oisans.

C’est pourquoi il fait l’objet depuis plus de 20 ans de nombreuses démarches et réflexions portées par les acteurs locaux, dont le SYMBHI.

 

historique des études

Voici une synthèse des grandes dates qui ont marqué l’avancée des études relatives à l’inondabilité de la plaine de l’Oisans :

  • Fin des années 1990 – début des années 2000 : Etudes ponctuelles des ouvrages de protection par le Syndicat Unique de l’Oisans (SUO) et la commune du Bourg d’Oisans
  • 2004 : Etude de l’inondabilité de la plaine de l’Oisans par l’Association Départementale Isére Drac Romanche (ADIDR) – établissement des « premières cartes d’aléas » inondation
  • 2006 – 2008 : Schéma d’aménagement de la Romanche sous la maîtrise d’ouvrage du Symbhi : définition d’un projet intégré d’aménagement global de l’ensemble de la Romanche (haute, moyenne et basse Romanche). Fondement du projet prévoyant la protection contre les inondations de la commune du Bourg d’Oisans, avec des dispositifs importants d’organisation du stockage de la crue sur la plaine.
  • 2007 : Travaux de confortement de la digue de la Croix du Plan sous maîtrise d’ouvrage de l’ADIDR puis du Symbhi
  • 2009 :
    • Difficultés dans la concertation autour du projet sur la haute Romanche, qui ont conduit à la division du projet porté par le Symbhi en 2 sous-projets : « Romanche Séchilienne » et « Romanche Oisans »
    • Prescription du PPRI par l’Etat et établissement des cartes d’aléas inondation en crue centennale
  • 2010 : Phase de médiation portée par la Commission Locale de l’Eau (CLE) Drac Romanche entre l’Etat, la mairie de Bourg d’Oisans et le Symbhi pour tâcher de trouver un projet consensuel, basé notamment sur la mobilisation du barrage du Chambon pour prévenir les crues de la Romanche
  • 2011 : L’Etat indique que le barrage du Chambon ne peut pas être mobilisé pour le stockage des crues de la Romanche
  • 2011 – 2012 : Etude d’un scénario de travaux de première urgence de protection de la commune du Bourg d’Oisans avec surinondation de la rive droite, sur demande du Préfet.
  • 2013 : Présentation de l’aléa inondation par l’Etat en réunion publique à Bourg d’Oisans
  • 2014 :
    • Etablissement des dernières cartes d’aléas inondation en vigueur par l’Etat
    • Délibération de la commune sur des orientations d’aménagement de protection contre les inondations
  • 2015 :
  • Etablissement de l’Etude de dangers des digues de la Romanche, sous maîtrise d’ouvrage de l’ADIDR
  • Lancement d’une mission de définition d’un programme d’aménagement de protection contre les inondations sur la plaine de l’Oisans par le Symbhi
  • 2016 – 2017 : Concertation portée par le Symbhi sur l’inondabilité de la plaine de l’Oisans dans le cadre de la mission de définition d’un programme d’aménagement
  • Avril 2017 : Validation en Comité Consultatif du scénario retenu dans le cadre de la mission de programme d’aménagement portée par le Symbhi
  • 2018 : Réflexions entre le Symbhi et l’Etat concernant les scénarios de montage d’un PAPI sur l’Oisans et plus largement sur la Romanche
  • 2019 : Elaboration et validation du plan de financement du PAPI Romanche par les membres du SYMBHI
  • Début 2020 : Lancement de la mission d’élaboration du dossier du PAPI d’intention Romanche

 

L’intervention du SYMBHI

Cet historique est notamment intéressant pour comprendre pourquoi le dossier Romanche Oisans n’a pas été intégré à un Programme d’Actions et de Prévention des Inondations (PAPI) avant 2019. Le PAPI, qui est à la fois un programme opérationnel et un outil de financement par les crédits de l’Etat, est pourtant la démarche incontournable dans la mise en œuvre d’un projet global de prévention des inondations depuis le début des années 2000.

Cela vient du fait qu’à l’origine, il n’y avait bien qu’un seul et même projet sur l’ensemble du bassin versant de la Romanche. Le Schéma d’Aménagement de la Romanche portait ainsi sur la Romanche depuis la confluence Vénéon/Romanche (plaine de l’Oisans) jusqu’à la confluence Drac/Romanche (plaine de Vizille). Or, du fait de l’intégration dans l’opération Romanche des études et des travaux relatifs au risque hydraulique des Ruines de Séchilienne, cette opération a pu bénéficier de subventions « en direct » de la part de l’Etat (sur le fonds Barnier), sans la nécessité de l’inscrire au préalable dans le cadre d’un PAPI. Puis, du fait de difficultés dans la concertation autour du projet sur la plaine de l’Oisans, le projet a été scindé en 2 sous-projets (« Romanche Séchilienne » et « Romanche Oisans ») pour éviter de pénaliser l’avancement du projet à l’aval. Les réflexions et les études ne se sont pour autant pas arrêtées sur l’Oisans, avec des modalités de financement qui se sont poursuivies dans la continuité d’un émargement direct au titre du Fonds Barnier. Le dernier scénario d’aménagement en date a été produit dans le cadre de la mission de programme sur la réduction de l’inondabilité de la plaine de l’Oisans, portée par le SYMBHI entre 2015 et 2017. Il tient compte à la fois du bilan des scénarios antérieurs et de l’évolution du contexte réglementaire, et il est principalement fondé sur la sécurisation des ouvrages de protection existants, le tout suivant une approche intégrée.

Compte tenu du détachement temporel qui s’est accentué entre les 2 opérations (les travaux Romanche Séchilienne sont finalisés depuis 2016), il est devenu indispensable d’inscrire le projet Romanche Oisans dans le cadre d’un PAPI. Cette mesure figure dans les engagements pris entre l’Etat et les collectivités (dont le SYMBHI) dans la Stratégie Locale de Gestion des Risques d’Inondations (SLGRI) Drac Romanche, instaurée par l’arrêté du Préfet de l’Isère le 22 février 2018.

Le SYMBHI s’est donc engagé en 2019 dans le portage et la mise œuvre d’une démarche globale de PAPI sur la Romanche, depuis l’amont de la plaine de l’Oisans jusqu’à la confluence avec le Drac. L’opération Romanche Oisans n’a donc plus cours depuis cette date, puisqu’elle fait partie intégrante du PAPI Romanche.

Papi Romanche

Romanche Séchilienne : des travaux dans la plaine de Vizille

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