Crues de mai 2008, 2010 et 2015

Bilan de la crue de mai 2008

Les crues survenues fin mai 2008 ne sont pas nouvelles : en dix ans, Grenoble aura connu cinq crues flirtant avec la décennale… Raison de plus pour analyser un phénomène avec lequel il nous faut vivre, et pour légitimer un système de gestion du risque inondation perfectible mais bien réel.

Les crues survenues entre le 26 et le 31 mai 2008 ont concerné les bassins versants de la Durance, du Drac, de la Romanche et de l’Arc. Elles résultent d’une conjonction passagère entre une pluviosité abondante sur la chaîne alpine et des sols déjà saturés en eau du fait d’un enneigement abondant en cette fin de printemps. Des événements d’une ampleur bien plus importante auraient pu survenir si la dépression était repassée plusieurs fois au même endroit. Fort heureusement, elle s’est déplacée du sud au nord, engendrant successivement dans notre région des crues sur le Drac, la Romanche et l’Arc.

 Dans la plaine de Bourg-d’Oisans, la crue de la Romanche a atteint une valeur proche de 300 m3/s, provoquant en aval une crue du Drac de 450 m3/s au niveau de Fontaine le 26 mai. Côté Romanche, si les remaniements ont été importants dans la zone amont du Buclet, il n’y a pas eu de désordre sur les digues. Néanmoins, de nombreux embâcles se sont formés en aval, principalement contre les piles de pont. Dans le bassin versant de l’Isère, la crue a été plus importante, tant pas sa durée que son débit. Bien que légèrement inférieure à la crue de 2001, là encore – à l’instar des crues de 1999 et 2000 – on a frôlé la crue décennale estimée à 950 m3/s. Après un palier à 650 m3/s durant trente heures, le niveau est monté à 850 m3s durant quelques heures. En aval de Grenoble, la crue de l’Isère conjuguée à celle du Drac a atteint une valeur plus que décennale. Par contre – mis a part une crue sur le Breda – les autres affluents de l’Isère n’ont pas été le siège de crues notables.

La crue de l’Isère a eu pour origine une autre crue : celle de l’Arc ! C’est un fait : la Haute-Maurienne a vécu une crue cinquantennale alors que la crue n’était que biennale du côté d’Albertville. Comme à chaque fois, les eaux de l’Isère étaient particulièrement boueuses, chargées en sablons schisteux. Ces derniers ont d’ailleurs largement contribué à engraisser les berges et les atterrissements : la couche oscillait entre 20 et 40 cm d’épaisseur ! Nombre de bancs existants on été érodés, voire balayés, ce qui est plutôt une bonne chose car cela a permis d’élargir certaines sections d’écoulement.

Les digues ont surtout été mises en charge en aval de Brignoud, là où les terrains sont le plus proche du niveau du lit. Une surveillance active a été opérée dans certains secteurs où la circulation d’eau à travers la digue et sa fondation faisaient craindre un phénomène de renard. Le personnel de l’AD et les entreprises travaillant pour elle étaient mobilisés pour assurer d’éventuelles interventions sous délai réduit. Comme cela fut le cas dans la plaine de Gières, les seuls désordres qui ont été constatés sont davantage liés à des problèmes de gestion de vannes des fossés de drainage qu’à des faiblesses constatées dans le corps de digue. En aval de Grenoble, dans certains secteurs où la digue est basse, les niveaux de l’Isère ont voisiné avec le niveau de crête. Là encore, pas de désordre notable mais un charriage abondant et un remaniement du lit. Sur Isère amont, de nombreux arbres riverains ont dû être évacués car la mise en eau de leur terrain d’assise les avait déstabilisés. Une chute éventuelle menaçait d’arracher une partie de la digue. Ceci prouve que, contrairement aux idées habituellement répandues, les arbres « ne tiennent pas » les digues… Malgré tout, quantité d’arbres se sont retrouvés flottant au fil de l’eau. Leur accumulation contre une pile de pont ou contre un banc peut conduire à aggraver les niveaux de crue et mettre en danger la digue. Ce constat conforte l’approche qui vise à gérer le boisement des digues, en particulier à dégager le pied de berge des arbres adultes.

Autre bilan de la crue de mai 2008 : en dix ans, cinq crues flirtant avec la décennale ! Dans ce contexte, difficile de ne pas évoquer la vulnérabilité de nos digues en cas de phénomène plus abondant ou plus durable… Et de se féliciter des travaux d’aménagement engagés par le Symbhi dès 2010. La prudence reste de mise en matière de gestion du risque inondation. Le suivi et l’entretien de ce système de protection, c’est justement la mission de l’AD Isère Drac Romanche.

La crue du 31 mai 2010

L’événement s’est déroulé en une seule journée mais les hauteurs et les débits mesurés indiquent que cette crue est comparable à la crue décennale de fin mai 2008.

Une température douce aux derniers jours de mai, de fortes précipitations sur les bassins versants – voire même sur les sommets enneigés au-dessus de 2 000 m – il n’en faut pas davantage pour que les ruisseaux se gorgent d’eau puis viennent soudainement grossir les rivières de nos vallées alpines et menacer leurs berges. Une crue analogue s’était déjà produite entre le 26 et le 31 mai 2008. Cette fois-ci, le phénomène s’est déroulé en une seule journée – le 31 mai 2010 – mais en termes de hauteurs et de débits, il est comparable à la crue décennale d’il y a deux ans qouique légèrement inférieur.

Circonstances climatiques
Concernant les conditions qui prévalaient avant la crue, le SPC (Service de Prévention des Crues) des Alpes du Nord a dressé, dès le lendemain, un historique très précis : « Un premier épisode pluvieux a concerné le bassin de l’Isère dans la matinée du dimanche 30 mai, apportant en moyenne 20 à 40 mm en Savoie, et 10 à 20 mm sur les bassins du Drac et de la Romanche. Un second épisode pluvieux a démarré dans la soirée du dimanche 30 mai et s’est terminé en fin de matinée du lundi 31 mai. Il a encore apporté 30 à 50 mm en Savoie et 10 à 30 mm sur les bassins du Drac et de la Romanche ». On le voit en analysant ces chiffres : les précipitations ont été plus abondantes sur le bassin versant de l’Isère que sur ceux de la Romanche et du Drac. Ceci explique que cette crue a été plus remarquée sur l’Isère amont que sur Isère aval : les eaux du Drac n’ont guère amplifié le phénomène au-delà de Grenoble.

Déroulement de la Crue
Les jours précédant la crue de mai 2010, le débit moyen de l’Isère se situe en deçà de 400 m³/s. Dans la nuit du 30 au 31 mai, suite à l’épisode pluvieux du dimanche 30 au matin, il atteint le pallier de 500 m³/s entre minuit et 5 heures du matin. La montée des eaux se déroule de façon régulière, selon un gradient de 35 m³/h. Suite au second épisode pluvieux qui lui démarre dans la soirée du dimanche 30 mai, le pic de crue atteint Pontcharra (station de La Gâche) le lundi 31 vers 14 h : 920 m³/s (940 m³/s en 2008).

Environ 6 h plus tard, soit vers 20 h, c’est la ville de Grenoble qui, à son tour, est concernée, avec un pic de crue évalué à 800/840 m³/s, soit une hauteur de 3,10 m à l’échelle (chiffres 2008 : 840 m³/s). Cet épisode nocturne s’étale sur une durée de 2 à 3 heures. La descente intervient ensuite selon un gradient identique à celui de la montée pour atteindre 600 m³/s en 10 h, puis selon un gradient nettement plus faible en deçà : 16 h pour passer de 600 m³/s à 400 m³/s).

Sur Isère aval, le maximum de la crue est observé à Saint-Gervais dans la nuit du 31 mai au 1er juin, vers 1 h du matin, avec un pic à 1 200 m³/s , soit une hauteur de 4,78 m à l’échelle. A la différence de Grenoble-Bastille, l’écart avec les valeurs de 2008 (1 265 m³/s et 5,04 m à l’échelle) est plus marqué à Saint-Gervais. Ce qui confirme un épisode pluvieux moins marqué sur les bassins versants du Drac et de la Romanche en 2010.

Mesures de suivi de la crue
Dès le lundi 31 mai à 8 h, à l’initiative du SPC, l’état de vigilance est passé du vert au jaune, comme il se doit dès que le débit de l’Isère est supérieur à 500 m³/s. Selon la nomenclature officielle, cela signifie : « Risque de crue ou de montée rapide des eaux n’entraînant pas de dommages significatifs, mais nécessitant une vigilance particulière dans le cas d’activités saisonnières et/ou exposées ».

Pour l’AD Isère Drac Romanche – le gestionnaire des digues – cela s’est traduit d’abord par l’activation du dispositif alerte-crue auprès des entreprises choisies pour mettre en œuvre des mesures d’urgence, si besoin (1). Au sein de l’équipe technique de l’AD, deux agents ont été chargé de patrouiller sur Isère amont jusqu’à 19 h, et deux autres en aval de Grenoble. Le directeur et le responsable des travaux à l’AD ont eux circulé sur le secteur Domène-Grenoble, jusqu’à 21 h 30. Ces trois binômes sont restés en relation permanente avec notre secrétariat qui lui était susceptible d’être sollicité à tout moment par Guy Serreau, chef du “Bureau des risques naturels et courants” à la Préfecture de l’Isère (gestion des moyens de secours), et Alain Gautheron, responsable du SPC.

L’alerte jaune a été levée dès le mardi 1er juin à 8 h pour Isère aval, et seulement le lendemain à la même heure pour Isère amont. Le mercredi 2 juin, à 14 h, l’AD a donc notifié l’arrêt de l’alerte crue aux entreprises mobilisées deux jours plus tôt. Le lendemain, jeudi 3 juin, en vue de compléter les constats effectués lors des rondes de surveillance, des visites post-crues ont été organisées sur le terrain afin d’évaluer avec précision les désordres que les ouvrages hydrauliques ont subi par endroits.

Crues décennales…

En dix ans, Grenoble aura connu six crues flirtant avec la « décennale ». On qualifie de décennale toute crue susceptible de se reproduire tous les dix ans, ou qui a une chance sur dix de se reproduire chaque année. Cela dit, toutes les crues décennales ne sont pas identiques. Les bassins versants concernés par les précipitations ne sont pas forcément les mêmes, pas plus que les saisons durant lesquelles elles surviennent. Ainsi, la crue de 2001 s’est déroulée le 22 mars, celle de 2007 le 3 mars, alors que celles de 2008 et 2010 sont survenues fin mai. Parmi les crues historiques, rappelons que celle de 1948 s’était déroulée un 20 juin, alors que la fameuse crue bicentennale de 1859 est survenue un 2 novembre.

Les désordres consécutifs à la crue de mai 2010

D’un point de vue général, cette crue a laissé peu de désordres apparents sur les ouvrages hydrauliques remis en gestion à l’AD. Mais elle est venue confirmer la sensibilité de certains secteurs que nous surveillons tout particulièrement.

Lors de la crue du 31 mai 2010, nos agents ont constaté la bonne tenue des aménagements effectués par l’AD (banquettes de confortement, protections des berges, talus reprofilés…) et des zones ayant bénéficié de mesures de revégétalisation comme la courbe de Grangeage et celle de Gières. Néanmoins, quelques désordres ont été constatés ici ou là, principalement entre Domène et Grenoble où l’écart entre le niveau de l’eau et la crête de digue est plus faible qu’en amont.

Isère amont, rive droite
- A Lumbin où des travaux ont été réalisés en avril 2010, un glissement du talus a été constaté à l’aval du secteur déjà conforté, sur une longueur de 10 m, Cette partie de la digue fera prochainement l’objet de travaux similaires à ceux engagés sur la partie amont.
- Lors de cette crue, le cheminement routier-cyclable situé sous le pont de Domène et conduisant à Bois Français a été inondé et fermé à toute circulation. Située au droit du circuit de modèles réduits, la berge confortée en mars 2009 par des panneaux métalliques a montré une bonne tenue devant la montée des eaux de l’Isère. Le limon qui s’est déposé à cette occasion devrait stimuler la reprise de la végétation.
- A Montbonnot, entre le Pont de Domène et la courbe de Grangeage, des infiltrations d’eau ont été observées sous la digue, provoquant l’apparition en surface de deux fontis (lire ci-contre) et l’intervention des services techniques du Département chargés d’assurer l’entretien de la chaussée de la voie verte cyclable.
- A l’Ile d’Amour, entre le rejet de la Chantourne de Meylan et le pont cyclable menant vers le campus, le terrain a été inondé et la route fermée à la circulation. Là aussi, des infiltrations d’eau ont été observées sous la digue (voir vidéo ci-contre). Par mesure de sécurité, les gens du voyage stationnés sur l’aire dédiée ont été temporairement évacués dans la journée du lundi 31 mai.

Isère amont, rive gauche
- Dans la plaine des Voûtes (Murianette-Gières), des problèmes d’étanchéité ont été constaté sur les vannes des fossés de drainage de la plaine agricole. L’eau de l’Isère refoulant dans le canal de Cheminade, les « vannes-guillotine » situées au débouché de ces fossés dans le canal avaient préalablement été fermées par l’AD pour éviter tout refoulement dans la plaine. Compte tenu de leur vétusté, certaines ont montré des dysfonctionnements, libérant suffisamment d’eau pour inonder partiellement quelques parcelles agricoles.
- Au niveau du dépôt tram de Gières, un fontis a été localisé en amont de la station de pompage. A Saint-Martin-d’Hères, au droit des terrains de sports du Campus, aucune fuite n’a été constatée sur le secteur où des terriers de blaireaux ont été localisés il y a quelques semaines. Un peu plus en aval, au niveau de la piscine universitaire, la hausse de la nappe phréatique et des phénomènes de refoulement d’eaux pluviales dans le réseau d’assainissement ont provoqué l’inondation d’une partie des terrains et des caves de plusieurs bâtiments.

Isère aval
- A Poliénas, des débordements de l’Isère ont été constatés sur la piste cyclable située en rive droite, entre l’autoroute et le canal de Fure-Morge. Le même phénomène s’était déroulé en 2008. Il est le fait d’un niveau anormalement bas de la digue à cet endroit.
- Pas d’autre désordre notoire à constater sur Isère aval. A noter ici aussi : la bonne tenue du confortement réalisé en janvier 2010 au Ravoux (commune de La Rivière).

Non, l’Isère n’a pas inondé le Campus…
Les problèmes de remontées de nappe et d’étanchéité des ouvrages d’assainissement sur le Campus universitaire ne sont pas nouveaux. Quand le niveau de l’Isère monte, celui de la nappe phréatique du terrain situé derrière la digue en fait autant, ce qui pose des problèmes à quelques bâtiments dont l’altimétrie du terrain d’assise est particulièrement basse. Pour parer à cet écueil, un système d’assainissement spécifique a été mis en place. Il est constitué d’un ensemble de stations de pompages, de tuyaux et de clapets dont le fonctionnement est parfois laborieux, du fait de problèmes d’étanchéité et d’une hauteur d’endiguement dissuasive quand l’Isère est haute…
Non, l’Isère n’a pas inondé le Campus. C’est la quantité d’eaux pluviales constituée trop rapidement sur le Campus qui a eu du mal à être évacuée dans l’Isère.

L’Isère en crue le 2 mai 2015

L’épisode pluvieux marqué du vendredi 1er mai a provoqué une crue généralisée de l’Isère le lendemain. Retours sur les circonstances et les mesures prises pour cette crue d’ordre décennale en amont de Grenoble et inférieure à ce niveau en aval.
Le jeudi 30 avril, le SPC – Service de Prévision des Crues – a diffusé un bulletin annonçant qu’une perturbation océanique très active était attendue en fin de nuit et toute la journée de vendredi sur les Alpes du Nord, en particulier sur le bassin de l’Arly. Elle devait être accompagnée d’un redoux marqué et de précipitations abondantes sur une grande partie du bassin de l’Isère le vendredi, la limite pluie-neige étant située autour de 2 500 m.
L’épisode pluvieux du 1er mai a effectivement été très marqué [1], provoquant une crue généralisée de l’Isère et un premier pic de crue le samedi 2 mai. Entre samedi fin d’après-midi et le milieu de la journée du dimanche 3 mai, de nouvelles précipitations ont concerné le bassin de l’Arly et le nord de la Tarentaise. Bien que les cumuls aient été inférieurs à ceux du 1er mai, elles ont provoqué un second pic de crue mais avec des niveaux moindres que ceux du 2 mai.
Déroulement de la crue sur notre territoire de compétence
Sur l’Isère amont, le débit a commencé à croitre à partir de vendredi 1er mai 14 h, le gradient d’environ 55 m3/s et par heure s’amenuisant ensuite, après 1 h du matin. A Pontcharra, le pic de crue a été observé dans la nuit de vendredi à samedi, vers 3 h 30. Avec le décalage habituel de 8 h, il a ensuite atteint Grenoble-Bastille le samedi 2 mai à 11 h 30 du matin.

Crue de mai 2015
Le débit mesuré alors à cette station – 966 m3/s – apparait comme étant supérieur au pic de crue de la crue de mars 2001 mais inférieur aux 980 m3/s de la crue de septembre 1968 qui reste le débit de référence pour une crue d’ordre décennale. Le débit de l’Isère a ensuite décru jusqu’à 600 m3/s dimanche 3 mai à 12 h 30, puis il est remonté jusqu’à 729 m3/s dans la nuit de dimanche à lundi, avant de décroitre durablement.
En aval de Grenoble, le pic de crue a été observé à la station de Saint-Gervais le 2 mai entre 10 h et 10 h 30, avec un débit estimé à 1 354 m3/s. Après un premier fléchissement à 785 m3/s, le niveau s’est à nouveau élevé jusqu’à 961 m3/s lundi 4 mai avant d’amorcer une nouvelle baisse durable. Le débit d’une crue décennale à Saint-Gervais étant de 1 600 m3/s, la crue de début mai 2015 reste donc bien inférieure à ce niveau, ceci grâce au fait que les précipitations ont été bien moindres dans le secteur Drac-Romanche que sur le bassin de l’Isère.

Dispositions prises par le gestionnaire de digues
Dès le bulletin d’information du SPC du 30 avril, l’AD Isère Drac Romanche a immédiatement déclenché son dispositif alerte-crue. Cela s’est traduit par une notification de mise en alerte de niveau 1 aux entreprises Converso TP et Midali chargées d’effectuer d’éventuels travaux d’urgence en amont de Grenoble, et par l’établissement du planning des équipes de surveillance durant ce long week-end de 3 jours en cas d’atteinte des niveaux d’alerte de l’AD [2].
Le vendredi 1er mai marqué par de fortes précipitations, la surveillance diurne s’est limitée à effectuer un suivi des niveaux de l’Isère amont et de l’Isère aval sur le site Vigicrues. Nos seuils d’alerte de niveau 1 et 2 sur l’Isère amont ayant été atteints respectivement vendredi 1 mai à 23 h 30 et samedi 2 mai à 7 h du matin et l’alerte de niveau 1 sur l’Isère aval samedi 2 mai à 3 h 30 du matin, le personnel a rejoint nos locaux dès 8 h du matin. Après notification aux entreprises Carron et Mandier d’une alerte crue et d’éventuels travaux à effectuer en aval de Grenoble, nos 3 équipes de 2 personnes ont rejoint leur secteur de surveillance : deux sur l’Isère amont et une sur l’Isère aval.
Sur l’Isère amont, le directeur de l’AD Isère Drac Romanche est resté en contact permanent toute la journée avec de nombreux interlocuteurs locaux (agriculteurs, communes) et acteurs de la sécurité civile (SIPC, pompiers, gendarmes) afin de limiter la circulation dans certains secteurs comme autour de la Chantourne de Meylan, ou certaines parties de digues. L’inondation ponctuelle par refoulement de l’Isère dans le canal Cheminade et le fossé de l’Essorton a été réglée par une intervention manuelle pour fermer des vannes (Egis et Moulin TP). Sur demande de l’AD et après concertation avec les représentants du Symbhi, l’entreprise Guintoli a rehaussé de 50 cm le niveau de la crête de la courbe de Charlet afin d’éviter une surverse et tout risque de rupture de la digue associé.
Le dimanche 2 mai, notre surveillance s’est poursuivie sur l’Isère amont malgré l’atténuation du niveau d’alerte. Puis, le lendemain, des visites « post-crue » ont été organisées afin de préciser les désordres que les ouvrages hydrauliques avaient pu subir par endroits. Depuis, nos observations ont fait l’objet de rapports remis aux services de contrôle.

[1] 39,5 mm de pluie mesurés au Versoud durant 24 heures, soit près de 40 litres par m2
[2] (1) Rappels. Sur l’Isère amont, notre seuil de premier niveau d’alerte est un débit de 650 m3/s. Il a été atteint le 1er mai 2015 à partir de 23 h. Le seuil d’alerte de niveau 2 est lui de 900 m3/s. Il a été atteint le 2 mai à 7 h du matin. Le débit est repassé en dessous de 900 m3/s le samedi 2 mai à 17 h 30 et en dessous de 650 m3/s le dimanche 3 mai à 5 h 30.

 

Crue de 1859

Crue de 1928

Crue de 1948

Crue de mai 2008, 2010 et 2015

Crue de janvier 2018

Travail d'archive